Pakse, lundi 25 février 2008
Le calme de Vientiane
Après trois heures de voyage dans un bus rempli de touristes, nous arrivons à Vientiane le mardi 19 en fin d’après-midi.
Comme toujours, nous cherchons tout de suite à nous installer quelque
part mais cela se révèle plus difficile que prévu. Tous les hôtels que nous
démarchons sont pleins. Du coup, nous passons au plan B : l’un de nous
s’installe dans un café avec les sacs pendant que l’autre continue la tournée,
plus léger et plus libre. Cette fois, c’est Clément qui s’y colle mais contrairement
à d’habitude, il revient bredouille au bout d’une heure et demie. Entre la
guesthouse insalubre et l’hôtel de catégorie moyenne prétentieux et cher, il
n’y a aucun intermédiaire disponible ! De guerre lasse, nous optons pour
un de ces hôtels : il faut bien dormir quelque part et nous chercherons
autre chose le lendemain matin.
Effectivement, nous trouvons sans problème une guesthouse plus appropriée le mercredi matin puis nous nous attaquons à des formalités administratives. Le faible nombre de pages libres restant sur nos passeports devient préoccupant et on nous a parlé de la possibilité d’en faire rajouter. Nous allons donc nous renseigner à l’ambassade de France. Nous y apprenons que cela ne se fait plus mais que dans notre cas, nous pouvons nous faire délivrer un passeport d’urgence valable six mois.
L’idée paraît bonne mais le projet tombe à l’eau quand nous apprenons que la délivrance d’un tel passeport demande au moins deux semaines ici. Nous n’avons pas l’intention de passer autant de temps à Vientiane et puis notre visa laotien expirerait sans doute avant. Passeport d’urgence, certes, à condition de ne pas être pressé ! Nous y renonçons donc et entreprenons à la place de décoller des visas périmés sur nos passeports.
Les visas chinois et népalais partent bien, dommage qu’il y ait à chaque fois des coups de tampons malencontreux qui débordent ! A l’ambassade du Cambodge où nous nous rendons un peu plus tard, l’employé refuse de coller son papier sur une page qui ne soit pas totalement vierge. Espérons que nous tomberons sur des interlocuteurs plus compréhensifs à l’avenir !
Pour nous changer les idées, nous allons admirer le monument le plus sacré du Laos, un énorme stûpa un peu à l’écart du centre-ville. Plutôt que d’emprunter les services d’un tuk-tuk, nous louons pour nous y rendre de magnifiques vélos à une vitesse totalement dépourvus de freins. Ça n’a pas d’importance, la ville est plate et nous ne risquons pas de pédaler trop vite !
Quant au stûpa, il est un peu trop doré à notre goût et il fait mal aux yeux dans la lumière de l’après-midi !
Dans les jours qui suivent, nous flânons en ville en visitant quelques temples de temps en temps. Vientiane est une capitale remarquablement tranquille. Elle ne compte que deux cent mille habitants et il fait bon se promener sans se presser dans ses rues calmes.
Certains temples que nous visitons ont été transformés en musées et ont
donc échappé à un trop grand nombre de coups de peinture.
L’un d’eux abrite une magnifique collection de statues de Bouddha.
Il se dégage de ces monuments un certain charme contrairement à beaucoup d’autres lieux de culte en Thaïlande ou ici au Laos qui sont rénovés de façon un peu excessive avec des couleurs criardes. Dans certains cas on se croirait à Disneyland !
Nous avons pu noter une grande ferveur religieuse dans plusieurs temples importants de la capitale et une remarquable tolérance pour les touristes.
Le jeune homme venu se faire bénir et attacher un bracelet de tissu au poignet était très content de se faire photographier.
En fin de journée, une des activités favorites des habitants de Vientiane est de se rendre dans un des innombrables «beer garden» qui surplombent le Mékong. L’ambiance y est décontractée et naturellement, la délicieuse Beerlao coule à flots.
Au moment de dîner, nous n’avons que l’embarras du choix devant le grand nombre de restaurants de la ville. Comme la gastronomie laotienne n’est pas la plus savoureuse du monde et que l’idée d’un «laap» soulève le cœur de Clément depuis qu’il soupçonne que c’est une de ces traditionnelles salades qui l’a rendu malade, nous varions les plaisirs sans remord. Vestiges de la colonisation, on trouve à Vientiane une multitude de restaurants français et nous nous laissons tenter. Rillettes, corbeille de pain, entrecôte au roquefort, ballon de vin rouge... On a l’impression de se retouver à la brasserie du coin de la rue!
Et encore, nous aurions pu nous rapprocher encore plus de nos racines !
Mais nous avons décidé d’attendre un peu pour savourer une bonne bolée de cidre.