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Embarquement au Laos
19 février 2008

Vientiane, mardi 19 février 2008

Vague de froid dans le nord du Laos

   Il nous faudra trois véhicules différents, pas moins, pour passer de Luang Nam Tha à Nong Khiaw. Aucun bus ne relie directement les deux villes.

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   Nous commençons par un bus d’une vingtaine de places en usage normal que le chauffeur remplit allègrement : il n’y a plus de place assise ? Pas grave, on installe des chaises en plastique dans l’allée centrale et c’est parti. Après 4 heures de trajet nous embarquons dans un pick-up, appelé ici «sawngthaew». C’est le moyen de transport le plus répandu au Laos pour les distances moyennes. Les passagers se font face sur deux bancs plus ou moins confortables installés à l’arrière. Et bien sûr on met le plus de gens possibles ! Pour cette fois nous sommes assis dans la cabine du conducteur, derrière lui. Difficile de savoir si c’est plus agréable qu’à l’arrière. Cependant Clément arrive à caser ses jambes sans trop de souci et nous évitons les courants d’air ainsi que les voisins qui passent leur temps à vomir, les Laotiens étant très nombreux à souffrir du mal des transports. Deux heures et demie plus tard, nouveau changement : nous montons dans un sawngthaew encore plus petit mais chargé comme il se doit.

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   Une heure et demie plus tard, nous arrivons enfin ! Nous ratons le célèbre coucher de soleil sur Nong Khiaw pour pas grand chose mais les couleurs sont tout de même jolies.

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   Le lendemain matin, c’est la surprise. Les nuages sont très bas, quelques petites gouttes tombent de temps en temps et surtout il fait froid. Incroyable : nous devons porter T-shirt à manches longues, pull, polaire et blouson pour être bien. Et encore, on aurait bien supporté gants et bonnets.

   Nous prenons notre temps en cette matinée, espérant que le soleil fasse son apparition un peu plus tard. Et bien, non, le même ciel triste reste présent toute la journée. De nombreuses randonnées sont faisables depuis Nong Khiaw mais avec ce temps nous y renonçons et partons juste visiter un grotte située à quelques kilomètres du village. L’endroit est historique car il a servi de refuge pour se protéger des bombardements lors de la guerre du Vietnam. L’accès à la grotte est à plusieurs mètres au-dessus du niveau du sol mais heureusement les escaliers et échelles ont été remplacés depuis la guerre.

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   A l’heure de l’apéro, nous trouvons des ingrédients bien français pour accompagner la Beerlao, l’excellente bière locale : morceaux de baguette et «Vache qui rit» font notre bonheur. On trouve du bon pain dans le pays et quelques spécialités françaises que l’on ne s’attendait pas à rencontrer ici !

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   Le jour suivant, re belotte, il fait gris et froid. Nous prenons quand même un bateau pour rejoindre Muang Ngoi Neua, une heure et demie en amont sur la rivière. Ce village est encore plus isolé que Nong Khiaw car il ne peut être atteint que par bateau. Nous prenons donc un  «longtail boat», ces embarcations étroites qui sillonnent les rivières laotiennes.

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   Le voyage n’est pas des plus agréables à cause de la température. Nous sommes au milieu d’une quinzaine de touristes. C’est sûr, nous avons ainsi moins froid, serrés les uns contre les autres. Mais nous pensions échapper un peu à la foule des visiteurs en nous rendant à Muang Ngoi. Décidémment, le Laos est lui aussi très tracé et envahi par les voyageurs occidentaux.

   Le village lui-même ne présente d’ailleurs pas un grand intérêt : on a l’impression qu’une maison sur deux fait office de guest-house et que l’autre moitié abrite un restaurant. Nous sommes juste bien placés pour partir en balade pour voir les spectaculaires montagnes des alentours. Malheureusement la météo ne s’améliore pas et c’est sous un ciel menaçant que nous partons pour une rando de 3-4 heures.

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   Les paysages doivent être magnifiques par beau temps.

   Après avoir visité sans grand enthousiasme une grotte à une demi-heure du village (les nombreuses grottes du pays sont présentées comme des attraits touristiques majeurs même si nous ça ne nous intéresse pas spécialement,) nous continuons la marche au milieu des champs jusqu’à un hameau.

   Nous rencontrons en chemin plusieurs chasseurs d’oiseaux armés d’antiques pétoires. On ne sait pas si les fusils sont très précis mais ils sont très jolis.

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   Puis nous arrivons dans le petit village, plus authentique que Muang Ngoi. Il n’y a pas de touriste à l’horizon malgré les deux petites guest-houses. Nous aurions dû apporter des affaires pour passer la nuit ici, ça aurait été bien sympa. Comme partout en ce moment les habitants se rassemblent autour de feux pour pouvoir se réchauffer un peu.

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   La jeune fille du restaurant où nous buvons un thé aurait bien voulu nous garder pour la nuit mais nous retournons quand même à Muang Ngoi en nous pressant un peu pour éviter de marcher après la tombée du jour.

   Au réveil le jeudi 14, le temps est toujours aussi pourri. Du coup nous n’hésitons pas beaucoup et décidons de nous rendre à Luang Prabang, la ville la plus connue du Laos. Pour visiter les temples bouddhistes, c’est moins grave si la météo est mauvaise. Nous y trouverons en plus des logements plus confortables et sans doute plus chauds.

   Avant cela, nous devons reprendre un bateau vers Nong Khiaw. Il y a foule à quitter Muang Ngoi ce matin : trois longtails sont affrétés. Ce qui nous surprend plus, c’est la répartition du poids entre eux. En effet sur le même bateau on embarque la moitié des gens plus pratiquement tous les sacs des touristes à vouloir partir. Le déséquilibre est flagrant et ça se confirme une fois que l’embarcation est poussée dans la rivière : elle est très basse sur l’eau.

   Ca ne semble pas inquiéter le conducteur. Nous avons pris place dans ce premier bateau et il est vrai que l’on a du mal à se faire une idée de ce qui est raisonnable ou pas dans un tel cas. On se dit que les Laotiens font ce transport tous les jours et qu’ils doivent parfaitement savoir ce qu’ils font. Ceci dit il est quand même stupide de voir deux bateaux à moitié pleins et un autre totalement surchargé. Nous partons donc pas forcément entièrement rassurés même si la rivière n’est pas large et qu’elle est peu profonde en cette saison. A priori, même si le longtail coule, on ne va pas se noyer !

   Cependant le conducteur semble se rendre compte lui aussi que nous sommes un peu trop lourds. Au bout de cinq minutes, nous accostons sur une petite plage le long de la  rive et attendons les deux autres embarcations. Pas de chance, la première passe sans s’arrêter. Heureusement, la deuxième nous repère et vient s’arrêter à côté de nous. Le conducteur demande alors à trois ou quatre personnes de changer de bateau. Trouvant que ce n’est pas suffisant, nous sommes finalement six à passer chez le voisin. Etant près de la sortie, nous faisons partie de la transaction et c’est sans regret aucun que nous nous installons dans notre nouveau longtail. Nous laissons quand même derrière nous nos gros sacs, nous les récupérerons à Nong Khiaw.

   Notre bateau va bien plus vite que le précédent et nous arrivons un peu avant 11 h à Nong Khiaw. Des sawngthaews attendent pour partir à Luang Prabang, nous allons pouvoir enchaîner les transports. Il n’y a plus qu’à attendre nos sacs. Dix minutes, vingt, une demi-heure, trois quarts d’heure : toujours rien ! On commence à se demander s’il n’est pas réellement arrivé quelque chose. Finalement, c’est une heure après nous que notre bateau initial arrive, un retard conséquent sur un trajet d’une heure !

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   Enfin, ce n’est pas tout à fait le même : il y a eu un changement entre-temps, ce qui explique le retard, car l’autre bateau prenait l’eau ! Mais tout le monde va bien à bord, seuls quelques sacs sont un peu mouillés. En tout cas c’était vraiment n’importe quoi : c’était un bateau pourri qui était chargé à ras bord...

   Nous récupérons nos sacs et montons dans le sawngthaew qui nous emmène à Luang Prabang. Nous ne regrettons pas d’avoir changé d’embarcation, cela nous a permis de réserver les places dans la cabine avant l’arrivée de la foule : l’idée d’effectuer les trois heures de voyage dans le vent et le froid n’est pas des plus réjouissantes. Nous espérons retrouver des températures de saison à Luang Prabang et si le soleil pouvait se mettre de la partie...

Photos Laos - Retour accueil - Livre d'or

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