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Embarquement au Laos
18 février 2008

Vang Vieng, lundi 18 février 2008

Sticky rice à gogo

   Le jeudi 7 février au matin, nous partons en trek pour trois jours. Notre groupe se compose de quatre randonneurs (Dominique et Simon, un couple franco-anglais, effectuent le trek avec nous), d’un guide et d’un assistant. Nous commençons par rejoindre notre point de départ en tuk-tuk puis nous attaquons la marche proprement dite. Nous montons les terrasses au-dessus du village où nous avons commencé à marcher avant d’entrer dans la forêt.

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   En prévision d’une longue journée d’effort, nous avons pris le matin un solide petit-déjeuner. Nous sommes donc un peu surpris (et guère motivés) quand notre guide nous propose la pause du midi au bout d’une heure de marche. Nous obtenons de continuer encore une heure avant de manger et nous faisons bien, le repas qu’on nous sert sur des feuilles de bananier est délicieux et très copieux. Nous avons notamment droit à d’énormes portions de riz gluant qui constitue la base d’un repas au Laos.

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   Le ventre bien plein (trop plein ?), nous repartons, mais pas pour longtemps. Nous atteignons en effet notre étape du soir en moins d’une heure. Comme il est encore tôt, nous avons le temps d’aller visiter l’école du village et de voir dans quelles conditions les enfants suivent leurs leçons. L’école est composée de deux salles de classe où se répartissent quatre niveaux. Aujourd’hui, il n’y a qu’un professeur présent, le second est absent en raison des festivités liées au nouvel an chinois que l’on vient de célébrer. Au programme de cette fin de journée, une leçon d’écriture...

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   Comme toujours,  il y a les élèves concentrés.

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   Il y a ceux qui sont un peu plus dissipés

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   Et ceux qu’on ne s’attend pas à trouver là !

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   A l’heure de la sortie, tout ce petit monde se rue vers le village et ce qui va devenir la principale attraction du lieu pendant toute la soirée : l’unique point d’eau. Douche, lessive, nettoyage des légumes, vaisselle... la fontaine de désemplit pas.

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   De notre côté, nous profitons de cette fin d’après-midi pour comprendre un peu mieux les modalités de notre «écotrek». Nous nous trouvons pour la nuit dans un village Hmong et nous sommes logés dans une maison qui appartient à l’office du tourisme de Luang Nam Tha, la ville d’où nous avons organisé le trek. Nous ne logeons donc pas chez l’habitant mais il existe un roulement entre les familles du village pour venir aider les guides à cuisiner des plats traditionnels pour les randonneurs. De la sorte, tout le monde profite à son tour des retombées du tourisme sans que personne n’en devienne dépendant. Par ailleurs, on ne trouve dans le village ni de magasin de souvenirs, ni d’endroit où acheter de l’eau, des gâteaux ou de la bière... Personne n’a donc rien à nous vendre ! Autre signe du faible impact du tourisme sur le mode de vie des habitants, pas un enfant ne viendra nous demander de crayon, de bonbon ou d’argent.

   Notre logement offre un confort «simple» mais nous n’avons pas besoin de plus : une pièce unique au sol en terre battu avec une rangée de lits en bois un peu surélevés.

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   Il est bien sûr difficile d’estimer la répartition exacte des sommes que notre présence met en jeu mais nous pouvons du moins constater qu’elle profite à un large nombre de personnes. Bref, la formule de notre trek, contrairement à ce que nous avons pu voir dans d’autres pays, nous paraît réellement respectueuse des communautés que nous visitons, tout en les aidant à se développer et à protéger leur habitat. Une partie de l’argent finance en effet un parc national qui aide à limiter la déforestation.

   Suivant la formule, une famille vient effectivement aider à préparer le repas, énorme et délicieux. Les portions de riz sont encore une fois impressionnantes. Nous craignons un peu de voir le trek se transformer en séjour-gastronomique et nous espérons marcher un peu plus le lendemain. En attendant, nous trinquons avec le chef du village au «lao lao», l’alcool de riz local. Comme le veut la coutume, nous vidons chacun notre tour notre verre en espérant qu’il n’y aura pas trop de re-remplissage !

   Par chance, le chef a mieux à nous proposer. Il nous emmène assister à une cérémonie présidée par un des chamans du village pour guérir une femme malade. Nous sommes un peu réticents à l’accompagner, nous ne voulons pas être indiscrets mais on nous assure qu’il n’y a pas de problème. Dans une maison voisine, un cochon à été sacrifié et le chaman, debout sur un banc en face d’une série de bougies, professe des incantations pour inciter le mauvais esprit à quitter le corps de la patiente pour celui du cochon. Nous ne restons pas jusqu’au bout (ça peut durer deux heures) et nous ignorons toujours si la cérémonie aura été profitable à la patiente mais assis dans un coin sur de petits bancs, en écoutant les litanies du chaman, on a du mal à se dire qu’on vit bien sur la même planète...

   Le lendemain, après un substantiel petit-déjeuner à base de riz, nous reprenons la marche. Nous passons quasiment toute la journée dans la forêt. Devant presque chaque végétal, nos guides nous expliquent l’usage qu’on peut en faire. Il y a les plantes médicinales, les racines qui servent de colorant, les tubercules qu’il faut laisser tremper trois jours avant de pouvoir les consommer, les fleurs qui contiennent un sirop sucré et une multitude de fruits amers qui nous paraissent immangeables mais qui sont consommables avec du piment. C’est la phrase qui revient le plus souvent :  « This you can eat with chili » ! Joignant la pratique à la théorie, nous ramassons une foule de légumes et condiments pour le repas du soir.

   En attendant, c’est l’heure du déjeuner. En quelques minutes, nos guides improvisent nappe, bols et baguettes à partir de feuilles de bananier. Sur notre table, un énorme repas préparé au village le matin et bien sûr, une quantité de riz conséquente. Nous avons même droit à des verres que notre guide taille dans du bambou.

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   Ce jour-ci, nous marchons un peu plus longtemps et c’est en fin d’après-midi que nous arrivons au village du soir, habité par des représentants d’ethnies Khamu et Lenten.

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   Selon la même formule, des habitantes viennent aider notre guide à préparer le dîner. Voilà un canard qui s’apprête à passer un mauvais quart d’heure.

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   Au menu, c’est donc « laap de canard », une sorte de salade laotienne à la menthe et au citron vert, pousses de bambous accomodées de différentes manières, et sticky rice. Nous goûtons également au produit de notre récolte de la journée. Naturellement,  nous n’échappons pas au lao lao lors du verre de l’amitié avec le chef du village et nous avons même droit à un autre breuvage, une sorte de « vin » local à base de grains de riz fermentés. Dans une immense jarre, on verse l’alcool jusqu’au tiers environ et on remplit le resta du pot avec de l’eau. Le jeu consiste à boire à la paille et à plusieurs une certaine quantité contrôlable en réajustant constamment le niveau d’eau. En espérant que l’alcool est suffisamment fort pour désinfecter l’eau si besoin est, nous joignons donc la moitié du village autour de la jarre.

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   Le lendemain, nous reprenons notre marche à travers la forêt jusqu’au point final du trek où un tuk-tuk nous attend pour nous ramener à Luang Nam Tha en milieu d’après-midi. Nous poursuivons notre découverte des plantes, des arbres et des fruits des bois et nous nous voyons servir de gigantesques portions de sticky rice, à la fois au petit-déjeuner et lors du lunch dans la forêt. C’est une chance que nous aimions ça!

   De retour en ville, nous savourons évidemment les bienfaits d’une douche chaude et nous nous interrogeons sur la suite à donner à notre séjour. Nous pourrions quitter Luang Nam Tha dès le lendemain mais nous décidons de rester une journée de plus dans la région pour assister à un festival qui se déroule dans un village proche, habité par une communauté Thai Dam.

   Le jour suivant, nous louons donc des vélos pour nous y rendre. L’ambiance de la fête est tout à fait comparable à celle d’une kermesse en France, avec une touche d’exotisme tout de même. Il y a des manèges (à propulsion manuelle) pour les enfants.

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   On voit aussi des jeux d’adresse, des stands de restauration, des concours de lancer de toupie :

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   Bien sûr, il y a aussi un concours de danse avec des représentants de différents villages des environs. Les danses sont plutôt lentes et monotones mais les costumes sont jolis.

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   Après cette journée au village et une dernière balade dans les environs, nous décidons de quitter la région le lendemain. Il y a beaucoup d’autres endroits à découvrir au Laos.

Photos Laos - Retour accueil - Livre d'or

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